Commémoration du génocide des Tutsis aux Rwanda # 2

Deuxième volet de notre hommage commémoratif de l'anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda, nous vous proposons une rencontre en partenariat avec le festival vincennois « L'Afrique en marche ». Nous avons le plaisir de recevoir à cette occasion, Dorcy Rugamba dont le poignant Hewa Rwanda, lettres aux absents, vient de paraître aux éditions Lattès. Il sera accompagné de l'historienne Hélène Dumas pour son essai, Sans ciel, ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006), aux éditions La Découverte.

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! ATTENTION : exceptionnellement, la rencontre aura lieu à la médiathèque cœur de ville, auditorium Jean-Pierre Miquel, à 19H !

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Réservation indispensable dans la limite des places disponibles

Dorcy Rugamba, Hewa Rwanda, Lettres aux absents, Lattès.

Le 7 avril 1994, vingt militaires de la garde présidentielle entrèrent dans la maison de Dorcy Rugamba et assassinèrent sa famille, ses parents, ses sœurs et ses frères. C'était le début du génocide des Tutsi. Étudiant à Butare, Dorcy Rugamba parvient à fuir vers le Burundi laissant derrière lui un pays pulvérisé et des hommes hantés par le monde d'avant, les souvenirs, la mémoire des disparus. 
Dorcy Rugamba écrit une lettre aux absents, à son père, à sa mère. Il nous offre un récit bouleversant, porté par une voix, une écriture, une intensité rares, et ces questions obsédantes : qu'est-il arrivé ? Comment traduire en mots ce qui est hors de portée ? Comment accepter l'inacceptable ? 

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Hélène Dumas, Sans ciel, ni terre, Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006)

Dans l'amas des archives de la principale institution chargée de l'histoire et de la mémoire du génocide au Rwanda, plusieurs liasses de fragiles petits cahiers d'écoliers renfermaient dans le silence de la poussière accumulée les récits d'une centaine d'enfants survivants.
Rédigés en 2006 à l'initiative d'une association rwandaise de rescapés, dans une perspective testimoniale et de catharsis psychologique, ces témoignages d'enfants devenus entre-temps des jeunes hommes et des jeunes femmes, racontent en trois scansions chronologiques souvent subverties ce que fut leur expérience du génocide, de la " vie d'avant " puis de la " vie d'après ". Leurs mots, le cruel réalisme des scènes décrites, la puissance des affects exprimés, livrent à l'historien une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes et permettent, aussi, d'investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l'enfance.
Le livre tente une écriture de l'histoire du génocide des Tutsi à hauteur d'enfant. Il donne à voir et à entendre l'expression singulière d'une expérience collective, au plus près des mots des enfants, au plus près du grain de la source. Tentative historiographique qui est aussi une mise à l'épreuve affective et morale pour l'historienne face à une source saturée de violence et de douleur. Loin des postulats abstraits sur l'" indicible ", le livre propose une réflexion sur les conditions rendant audibles les récits terribles d'une telle expérience de déréliction au crépuscule de notre tragique XXe siècle.
Prix Pierre Lafue 2021
Prix lycéen du livre d'histoire 2021